Toussaint Louverture, une histoire transatlantique

Entretien oral avec Dominique Taffin, directrice de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage (FME), et Pierre Buteau, ancien ministre de l'éducation d'Haïti et professeur d'histoire.


Certains l’appellent « le Spartacus des Antilles » : né esclave en 1743 dans la colonie française de Saint-Domingue, Toussaint Louverture est une grande figure de l’abolition de l’esclavage et de l’indépendance haïtienne. 

Affranchi à 33 ans, il parvient à s’élever dans la société et possède même quelques esclaves. En 1791, alors que l’esprit révolutionnaire souffle à travers l’Atlantique, il se rallie à l’insurrection des esclaves de Bois-Caïman. Il a 48 ans. En 1793, les Espagnols, qui occupent l’autre moitié de l’île, soutiennent l’insurrection contre les Français. Toussaint Louverture est nommé lieutenant général à la tête d’une armée de 3 à 4000 hommes noirs. Revenu dans le camp français après l’abolition de l’esclavage par la Convention en 1794, Louverture devient général et s’auto-proclame gouverneur de l’île en 1801. En juin 1802, il est capturé en France. Il meurt l’année suivante dans le Jura, au fort de Joux où Napoléon l’avait placé en détention.

Plus de 200 ans après sa mort, Toussaint Louverture reste une personnalité fascinante et sa mémoire est très vivace en Haïti. Mais qu’en est-il, de l’autre côté de l’Atlantique, de ce héros révolutionnaire qui écrivait à Napoléon comme “le premier des noirs au premier des blancs” ?

 

Crédits photos : 

Illustration de l’article : Portrait de Toussaint Louverture, Alexandre-François-Louis, comte de Girardin (1804-1805) © WikiCommons 

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