Pierre de Ronsard, Les Amours de Cassandre avec supplément musical

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Article de Madeleine Lazard, professeure émérite à Paris III Sorbonne-Nouvelle

Texte paru en 2002 pour les 450 ans de la parution des Amours de Cassandre

Ronsard, Vendômois, naît sous François 1er, à l’époque du ” beau XVIe siècle “, où s’éveillent tant d’espoirs, et meurt au plus sombre moment du règne d’Henri III, après vingt ans de ” troubles ” qui bouleversèrent le royaume.

Une maladie qui le condamna à une demi-surdité, obligea ce cadet de petite noblesse à renoncer à la carrière militaire ou diplomatique à laquelle il était destiné. Il se résigna à recevoir la tonsure et les ordres mineurs en 1543. Sa fortune dépendit dès lors d’une perpétuelle quête de bénéfices ecclésiastiques.

Dans les années 1544-1549, Ronsard reprend sa formation intellectuelle au collège de Coqueret, sous la férule de Jean Dorat, avec ses amis Joachim du Bellay et Jean-Antoine de Baïf. Très vite il se révèle le chef incontesté de la nouvelle école, la Brigade devenue la Pléiade, attachée à renouveler radicalement la poésie française en prenant pour modèles les grands auteurs de l’Antiquité.

Plus de cinquante mille vers, peu ou pas de prose. Telle est l’œuvre, écrite en quelques trente-cinq ans, extraordinairement abondante et variée, de celui qui, plus qu’aucun autre poète français, a exploré tous les registres de l’alchimie poétique, poésie galante des Amours, érotique des Folâtries, cosmique des Hymnes, politique et polémique des Discours, épique de la Franciade, bouleversants sonnets des Derniers vers.

Imitateur d’abord de Pindare et d’Horace dans les Odes, il cultive, dans les Amours (1552), recueil de sonnets décasyllabiques dédiés à Cassandre, les grands thèmes pétrarquistes, dont le thème majeur est la contemplation de la beauté féminine, et s’y fait le chantre de l’amour impossible.

Peu importe la personnalité réelle de la fille du banquier Salviati. Cassandre n’a d’individualité que littéraire. Comme les autres visages de femme de l’œuvre de Ronsard, elle correspond à un genre poétique, à un climat qu’il crée dans ce recueil d’un ton soutenu, où le pétrarquisme apparaît dans sa forme la plus lyrique.
Le Supplément musical des Amours de 1552 prouve que la musique peut servir avantageusement la poésie.

Dès ce recueil, Ronsard conquiert la faveur de la Cour et devient le poète des princes. Pendant plus de vingt ans l’ensemble de la poésie française portera sa marque.

Source : Commémorations Collection 2002

Crédits images :

Chansons de maistre Clement Janequin (1485?-1558) nouvellement et correctement imprimeez a Paris par Pierre Attaingnant, demourant a la rue de la harpe devant le bout de la rue des Mathurins, pres l’eglise saint Cosme © Gallica/BnF

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