Naissance de l’écrivaine à succès Alexandra David-Neel
RETOUR AU DOSSIERArticle de Laure-Dominique Agniel, auteure et réalisatrice, biographe d’Alexandra David-Neel
Alexandra était inconnue lorsqu’elle était partie en Asie en 1911. Au cours de ces quatorze années de voyage, elle a envoyé de nombreux articles au Mercure de France sous le nom d’Alexandra David. Pour la première fois, elle ajoute le nom de son mari au récit de ses aventures, Voyage d’une Parisienne à Lhassa, qui parait en 1927. Le succès est immédiat en Europe et aux États Unis. Dès 1929, Mystiques et magiciens du Tibet contribue à créer le mythe d’un Tibet magique qui fascine les Occidentaux.
Suivront une trentaine de livres, études bouddhiques, récits de voyage ou romans, parfois écrits avec Yongden dont elle fera son fils adoptif. Mais c’est le voyage à Lhassa qui reste le plus connu des ouvrages d’Alexandra. Voyage d’une Parisienne. Cette précision montre le souci d’Alexandra de se composer un personnage médiatique, avec la lucidité sans concession qui la caractérise, elle qui écrivait à son mari : « Même dans ma caverne de yogi, mon esprit reste celui d’une Parisienne philosophe, artiste et dilettante ». Loin d’être dilettante, Alexandra a su si bien traduire les paysages, les légendes et les coutumes du Tibet que le quatorzième Dalaï Lama lui a rendu hommage à deux reprises à Digne, en 1982 et en 1986, reconnaissant en elle « la plus grande spécialiste de la culture tibétaine du XXe siècle ».
Crédits images
Alexandra David Néel dans son intérieur tenant dans les mains un manuscrit tibétain, 1968, Paris, musée Guimet – musée national des Arts asiatiques © Réunion des musées nationaux Grand Palais