Fondation de la Société asiatique

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Par Jean-Michel MOUTON, Vice-président de la Société asiatique, Correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres


La Société asiatique est une des plus anciennes institutions associatives françaises. Elle tint sa première séance, sous le règne de Louis XVIII, le 1er avril 1822, sous la présidence d’honneur du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe. L’objectif de cette société savante est de favoriser les recherches sur les civilisations de l’Asie, en fournissant les instruments de travail (grammaires, dictionnaires, etc.) nécessaires à l’étude des langues orientales, en acquérant des manuscrits asiatiques, en encourageant la publication d’articles et d’ouvrages scientifiques sur ces contrées lointaines qui suscitaient un intérêt nouveau en Europe. Elle a compté dans ses rangs tant au XIXe qu’au XXe siècle les plus célèbres orientalistes français comme Jean-François Champollion (1790-1832), le déchiffreur des hiéroglyphes, ou Ernest Renan (1823-1892) auteur de la Mission de Phénicie et de L’histoire des origines du christianisme. Mais bien d’autres savants peuvent être cités tels Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758-1838), premier président de la Société et pionnier des études arabes en France, l’indianiste et épigraphiste Émile Senart (1847-1928) ou encore Paul Pelliot (1878-1945), le premier archéologue français à avoir mené des fouilles en Chine.

La Société asiatique aujourd’hui

La Société asiatique est aujourd’hui encore, 200 ans après sa fondation, un lieu privilégié pour la recherche et la diffusion de la connaissance sur le nord de l’Afrique et le monde asiatique classique. Elle compte près de 500 membres et organise chaque mois, dans les locaux de l’Institut de France, une séance publique où les chercheurs, historiens, linguistes, historiens de l’art et archéologues, travaillant sur l’Asie viennent présenter leurs derniers travaux et leurs découvertes les plus récentes. Un colloque sur un thème commun aux différentes civilisations de l’Asie est organisé chaque année à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres qui en assure la publication. Depuis les origines, la Société publie une revue scientifique de rang international, le Journal asiatique, présentant les résultats de recherches neuves dans tous les domaines et toutes les disciplines des études orientales. La Société asiatique possède également, dans les locaux du Collège de France, une riche bibliothèque (près de 100 000 volumes imprimés) qui compte nombre de manuscrits, d’éditions précieuses ainsi que des collections de photos anciennes, de monnaies orientales et d’estampages notamment en langue chame, cambodgienne, sanskrite, tibétaine, chinoise et vietnamienne.

Les manifestations du bicentenaire

Le bicentenaire de la Société asiatique est marqué par un ensemble de manifestations : un colloque du « bicentenaire » faisant le bilan des activés scientifiques de la Société asiatique depuis sa fondation (Collège de France et Institut de France, les 27 et 28 janvier 2022), un colloque consacré à « L’Orient de Renan » (15 et 16 février 2022) organisé à la Bibliothèque nationale du Liban à l’occasion de sa réouverture après l’explosion du port de Beyrouth et une exposition des trésors de la Société asiatique, « La Découverte de l’Est. Raretés de la Bibliothèque de la Société Asiatique », qui se tiendra du 14 novembre 2022 au 20 janvier 2023 à l’Institut des Civilisations du Collège de France. Une médaille commémorative du bicentenaire a également été frappée par la Monnaie de Paris, figurant au droit quatre orientalistes ayant marqué l’histoire de la Société et au revers le logo de la Société asiatique représentant les rayons du soleil se levant à l’est.

 

À lire :

Le livre du centenaire (1822-1922), Société Asiatique, Paul Geutner, Paris, 1922.

D’un centenaire à l’autre : la Société asiatique de 1822 à 2022, actes du colloque, 2022, à paraître.

La Découverte de l’Est. Raretés de la Bibliothèque de la Société Asiatique, catalogue d’exposition, Peeters, 2022, à paraître.

 

 

Crédits photos :

Illustration de la page d’accueil :  « Mei Kiang-siue se marie » : image populaire chinoise, circa fin du XIXe s. – Archives É. Chavannes © Société Asiatique 

Illustration du chapô :  Diplôme de la Société Asiatique © Société Asiatique

Illustration de la notice générale :  Bhāgavatapurāṇa, manuscrit de 1822 dit « ms. Duvaucel » : détail – © Société Asiatique

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