Rapport sur l’instruction primaire

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Document 1 : Texte imprimé inséré dans le Moniteur du 30 avril 1815


Inséré dans le Moniteur du 30 avril 1815, ce rapport de Lazare Carnot, alors Ministre de l’Intérieur de Napoléon, plaide pour une généralisation de l’éducation primaire. Le rapport s’appuie notamment sur le principe novateur de l’enseignement mutuel des élèves, les enfants devenant « instituteurs les uns des autres pour la conduite morale comme pour l’enseignement intellectuel ».

 Sire,

Il existe un exemple pour le progrès de la raison, fourni par une contrée du nouveau monde, plus récemment mais peut-être mieux civilisée déjà que la plupart des peuples de la contrée qui s’appelle l’ancien-monde. Lorsque les Américains des Etats-Unis déterminent l’emplacement d’une ville et même d’un hameau, leur premier soin est d’amener aussitôt sur le lieu de l’emplacement un instituteur en même temps qu’ils y transportent les instruments de l’agriculture, sentant bien, ces hommes de bon sens, ces élèves de Franklin et de Washington, que ce qui est aussi pressé pour les vrais besoins de l’homme que de défricher la terre, de couvrir ses maisons, et de se vêtir, c’est de cultiver son intelligence.

 Mais, lorsqu’au milieu de la civilisation européenne, l’inégalité des fortunes, inévitable conséquence des grandes sociétés, laisse parmi les hommes une inégalité de moyens aussi grande, comment admettre au bienfait de l’instruction au moins élémentaire, aux avantages de l’éducation primaire, la classe la plus nombreuse de la société ? […]

Ministre de l’intérieur de Napoléon pendant les Cent jours, Lazare Carnot esquissa, avant la IIIe République de Jules Ferry, quelques grandes orientations pour l’éducation primaire. Les archives de l’Académie des sciences conservent d’intéressants documents relatifs à ce projet.

© Archives de l’Académie des sciences

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