Napoléon III vu par les écrivains : Victor Hugo

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Discours de Victor Hugo à l’Assemblée nationale le 17 juillet 1851 (Actes et paroles I )


En 1848, Victor Hugo célèbre la venue de Louis Napoléon dans son journal L’Événement. Mais à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, Victor Hugo exprime devant l’Assemblée nationale tout son mépris pour l’empereur.

M. Louis-Napoléon Bonaparte doit, dit-on, arriver ce soir à Paris. Ce n’est pas un homme qui revient, c’est une idée. C’est la troisième fois depuis cinquante ans que le porteur de ce grand nom Napoléon rentre à Paris. La première fois Napoléon revenait de l’île d’Elbe, c’était son génie. La seconde, Napoléon revenait de Sainte-Hélène, c’était son fantôme. La troisième, Napoléon revient d’Angleterre, c’est son souvenir. L’Événement (journal de Victor Hugo), le 23 septembre 1848 […] quoi ! parce que, après dix ans d’une gloire immense, d’une gloire presque fabuleuse à force de grandeur, il a, à son tour, laissé tomber d’épuisement ce sceptre et ce glaive qui avaient accompli tant de choses colossales, vous venez, vous, vous voulez, vous, les ramasser après lui,  comme il les a ramassés, lui, Napoléon, après Charlemagne, et prendre dans vos petites mains ce sceptre des titans, cette épée des géants ! Pourquoi faire ? (Longs applaudissements.) Quoi ! après Auguste, Augustule ! Quoi ! parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! (La gauche applaudit, la droite crie. La séance est interrompue pendant plusieurs minutes. Tumulte inexprimable.) 

Discours de Victor Hugo à l’Assemblée nationale le 17 juillet 1851 (Actes et paroles I)

Crédit image : Louis Napoléon Bonaparte élu Président de la République française, prêtant serment à la Constitution. 1848 © Commons Wikimedia. 

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