Napoléon III vu par les écrivains : Georges Sand

Dans un article du journal Le Temps, Georges Sand réagit à la mort de Napoléon et analyse les circonstances qui l’ont porté au pouvoir.

Il s’est cru l’instrument de la Providence. Il ne fut que celui du hasard. Le parti, d’abord minime, et tout à coup immense, qui le porta au faîte du pouvoir ne fut même pas un parti, si par là on entend une fraction de nation obéissant à une doctrine, à un système, à une croyance quelconque. Ce fut un essaim d’aventuriers d’abord, et puis une réunion d’intéressés spéculant sur l’aventure et puis l’engouement soudain des masses, dégoûtées d’une république en dissolution. La France, devenue industrielle sous Louis-Philippe, n’était pas redevenue politique ; ne sachant pas se gouverner elle-même, elle se jeta dans l’inconnu.

Le temps, janvier 1873, article de Georges Sand

Crédit image : L’illustration n°1561 25 janvier 1873 © Bibliothèque de l’Institut