Eiffel tower, la baveuse d’ondes

RETOUR AU DOSSIER

Une œuvre de Jean Lurçat, présentée par Martine Mathias, pour la Fondation Jean et Simone Lurçat


Jean Lurçat (1892-1966) est un artiste qui s’est illustré d’abord par une carrière de peintre reconnu puis s’est fait connaître dans le monde par le renouveau de la tapisserie. Il a suscité un mouvement d’artistes qui ont donné à cet art une expression contemporaine. Créateur de plusieurs milliers de cartons qui expriment son univers poétique, son amour de la nature, renouvelé en de multiples variations. Il a fait connaître la tapisserie dans le monde entier. Il s’est aussi exprimé en céramique, dans le domaine du papier peint et du textile, en illustrations d’ouvrages et en gravure.

Et voici donc une petite gravure «Eiffel Tower, la baveuse d’ondes» (FLG 17 , 30,8 x 25,2 cm) tirée à 50 exemplaires en 1924. Celui-ci se trouve dans les collections de la Fondation Jean et Simone Lurçat. La composition célèbre, à sa façon, la TSF, l’une des inventions qui va bouleverser le monde de la communication. La technique de la pointe sèche convient bien à Lurçat, il s’y trouve à l’aise et multiplie les variations de traits et d’effets. Le ton est léger et malicieux. Une femme incarne cette prouesse technique et c’est une danseuse. Elle domine la tour elle-même construite de bric et de broc. Son visage est discrètement double : le cubisme est passé par là. Belle nuiteuse, diurne et nocturne à la fois comme le montrent les lourdes cernes d’ombre sur son visage, elle protège de la main une petite flamme. Geste que l’on peut interpréter de plusieurs manières et peut-être de toutes ensemble : est-ce la lumière de l’Information, de la Vérité ou le fait que, désormais, nuit et jour forment une continuité indifféremment traversée par les ondes ? Sur l’épaule de la femme on discerne un oiseau, sans doute un pigeon voyageur, et un autre qu’elle semble caresser, au niveau de l’émetteur , à coup sûr ils vont bientôt se trouver sans emploi…

Print Friendly, PDF & Email
Retour en haut