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« La mort de Victor Noir – écrit Le Gaulois le 12 janvier 1870 – est l’unique préoccupation de Paris tout entier : dans les salons, dans les rues, dans les cercles politiques, au Corps législatif, il n’est question que de ce terrible évènement ». Pourquoi ? La victime, un jeune journaliste républicain de 21 ans, employé dans l’un des journaux les plus radicaux de Paris, La Marseillaise, est tué d’un coup de revolver par Pierre Bonaparte, cousin de l’Empereur, alors qu’il était désarmé. L’émoi est à son comble. Le « drame d’Auteuil » ne peut être considéré comme un simple fait divers, d’autant moins que Paris est devenue républicaine depuis les élections législatives de 1869. Les funérailles de Victor Noir, qui se déroulent le 12 janvier 1870 au cimetière de Neuilly et réunissent 200 000 personnes, font craindre le pire pour le pouvoir de Napoléon III. Si l’insurrection est évitée de justesse, Victor Noir devient toutefois le porte-drapeau de tous les opposants au régime bonapartiste. Son souvenir survit à l’Empire : il reprend au moment du boulangisme, lorsque la République craint un nouveau césarisme. Vingt-et-un ans après sa mort, ses restes sont transférés au Père Lachaise. Son gisant, sculpté par le républicain et communard Jules Dalou, est inauguré le 15 juillet 1891.

Crédits photos

Illustration de la plage d’accueil : Gravure, reconstitution de l’assassinat de Victor Noir par le prince Pierre Bonaparte © Commons.wikimedia. 

Illustration du chapô : Estampe de Victor Noir  © Gallica/BNF

 

Florence Braka, historienne
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