5 lectures choisies

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Interprète : Samir Siad - Choix des textes : Pauline Bruley


La transcription intégrale des textes lus est téléchargeable dans la rubrique “Document”. Vous pouvez également accéder aux textes en cliquant sur les icônes.

1/5 Notre jeunesse

Charles Péguy publie Notre jeunesse dans les Cahiers de la quinzaine en juillet 1910. Constatant la dégradation de l’idéal républicain, Péguy profère à l’époque des paroles dont on ne peut manquer d’être puissamment frappés en regard des crises d’aujourd’hui. « Tout commence en mystique, et finit en politique »…

Quand vous parlez à la légère, quand vous traitez légèrement, si légèrement la République, vous ne risquez pas seulement d’être injustes, (ce qui n’est peut-être rien, au moins vous le dites, dans votre système, mais ce qui, dans notre système, est grave, dans nos idées, considérable), vous risquez plus, dans votre système, même dans vos idées vous risquez d’être sots…

 

2/5 Victor-Marie, comte Hugo

Victor-Marie, Comte Hugo est une lettre à Daniel Halévy, fidèle collaborateur des Cahiers de la quinzaine. Sous l’égide du poète des Contemplations, Péguy y parle d’amitié, d’écriture et de poésie.  « Puissé-je », invoque Péguy en un émouvant et singulier rappel de ses origines, « puissé-je écrire jamais comme on essuyait les meubles, la mée, le buffet, le lit ».

Côte à côte nous montions cette route. Il faisait un temps de chien. Vous étiez enveloppé d’un grand manteau brun. Une sorte de bure. Moi aussi je crois. Nous nous taisions. Heureux ceux, heureux deux amis qui s’aiment assez…

 

3/5 Présentation de la Beauce à Notre Dame de Chartres

À partir de 1910, Charles Péguy réaffirme profondément sa foi catholique et explore de nouvelles voies littéraires. Sa poésie prend ici la forme d’une prière à Marie, en une longue évocation du pèlerinage de Chartres qu’il fit en 1912 :

Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’océan des blés / Et la mouvante écume et nos greniers comblés, / Voici votre regard sur cette immense chape…

 

4/6 Le Porche du mystère de la deuxième vertu

Écrit en 1911 dans la tradition des mystères médiévaux, Le Porche du mystère de la deuxième vertu évoque l’espérance sous les traits d’une petite fille qui marche entre ses deux grandes sœurs : Foi et Charité. Mais avec cette allégorie, c’est bien la vertu de l’enfance qui est célébrée : « Car on ne travaille jamais que pour les enfants. / Et les deux grandes ne marchent que pour la petite. »

La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance… […] C’est la foi qui est facile et de ne pas croire qui serait impossible…

 

5/5 Clio

Faisant ici parler Clio, la muse de l’histoire, Péguy livre une méditation sur l’acte de création littéraire, processus dont la lecture participe pleinement. « La simple lecture est l’acte commun, l’opération commune du lisant et du lu, de l’auteur et du lecteur, de l’oeuvre et du lecteur, du texte et du lecteur ».

Je suis si vieille que ma vieillesse même se perd dans la nuit des temps. Je suis une pauvre vieille femme sans éternité : moins que rien ; une loque ; un vieux chiffon de femme. Qu’est-ce qu’une femme, une (pauvre) vieille femme sans son éternité ? …

 

Crédits photos :

Illustration pour Notre jeunesse : Dominique Papety, La République, 1848, Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris © Paris Musées/Musée des beaux-arts de Paris

Illustration pour Victor Marie, comte Hugo : Vincent van Gogh, L’allée aux deux promeneurs, 1885, Collection privée © WikiCommons

Illustration pour Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres : Alexandre Ségé, Au pays de Chartrain, vers 1885, Musée des beaux-arts de Chartres © WikiCommons

Illustration pour Le Porche du mystère de la deuxième vertu : Véronese, Saint Marc couronnant les Vertus théologales, 1528, Musée du Louvre © WikiCommons

Illustration pour Clio : Edgar Degas, La vieille femme italienne, 1857, Metropolitan Museum of Art © MET Museum

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